Epagny, puis Givisiez: "C'est la pointe de l'iceberg"

Face au deuxième féminicide en quelques mois dans le canton de Fribourg, Solidarité Femmes insiste sur la prévention.

Ce week-end, le canton de Fribourg a été une nouvelle fois bouleversé par un cas de féminicide, survenu cette fois à Givisiez. Cet événement tragique qui a aussi coûté la vie à un nourrisson intervient seulement trois mois après le meurtre à Epagny, où un homme a tué sa femme avant de se donner la mort.

Ces drames sont la face la plus terrible des violences domestiques, un phénomène en augmentation. "Ce n'est que la pointe de l'iceberg, car ce sont les cas les plus dramatiques qui peuvent se passer, mais depuis Epagny, on a reçu des dizaines d'autres femmes qui vivent des situations de violences", souligne Camille Goy, responsable du centre de consultation LAVI de Solidarité Femmes.

"On se pose la question: qu'est-ce qui a pu se passer? Est-ce que les personnes ont pu avoir accès aux associations, aux centres d'aide existants?" interroge Andrea Diogo, responsable de la maison d'accueil de Solidarité Femmes. Le couple résidant à Givisiez n'était pas connu pour violences domestiques.

Le rôle de l'entourage

L'entourage joue un rôle déterminant dans la prévention, selon les responsables. Les voisins, souvent témoins indirects de situations préoccupantes, doivent être sensibilisés à l'importance de leur rôle.

"Il faut vraiment qu'ils aient en tête qu'ils peuvent aussi prendre contact avec le centre de consultation et demander des renseignements sur comment orienter la personne", souligne Andrea Diogo. Cette démarche ne consiste pas à intervenir directement, mais à solliciter les centres d'aide aux victimes pour recevoir les premières informations et savoir comment réagir.

L'un des messages clés des professionnels est simple mais fondamental: "Du moment où quelqu'un se pose la question ou qu'un proche se pose la question, il ne faut pas hésiter à nous appeler." Il n'existe pas de seuil minimum de gravité à atteindre pour justifier un appel à l'aide.

Cette accessibilité est renforcée par la garantie de confidentialité et la gratuité des services. "La personne peut venir recevoir les conseils dans sa situation. Elle peut venir une fois, elle peut venir plusieurs fois", précise Andrea Diogo.

Besoin d'aide?

Solidarité Femmes/ Centre LAVI pour femmes: 026 322 22 02

EX-pression Fribourg: 0848 08 08 08

Urgences de police: 117

Ambulance: 144

Réseau fribourgeois de santé mentale RFSM: 026 305 78 00 (Urgences: 026 308 08 08)

La Télé / RadioFr. - Rédaction
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